Passage de la flamme olympique, un symbole bien onéreux

Passage de la flamme olympique, un symbole bien onéreux

Le jeu n’en vaut pas la chandelle

Lors du dernier Conseil Municipal, nous avons appris, comme tous les Vertaviens, que la ville se portait candidate au passage de la flamme olympique en 2024, tout comme quatre autres communes du département. Monsieur le Maire, dans son propos introductif, a argumenté du fait que les JO sont « un évènement fédérateur pour les nations, une fête du sport qui célèbre un certain nombre de valeurs et une opportunité pour l’ensemble des territoires français de faire vivre au plus près cet évènement à nos concitoyens. »

Tout d’abord, si ce que le maire a exprimé de ce que représentent les JO et Paralympiques rencontre certainement un écho favorable chez nombre de nos concitoyens, on peut tout de même douter de l’importance du retentissement de l’évènement et de l’impact auprès de la population, au vu des différentes controverses, justifiées ou non, autour de l’évènement (coût, impact environnemental, organisation, chantiers, choix géographiques etc.). Mais, malgré tout, promouvoir le sport, ou plutôt une certaine image du sport, mettre en valeur le rôle éducatif du sport, si le passage de la flamme le permet, admettons…

Vient ensuite la question du coût de cette opération ? Pas un mot, pas une quelconque information de la part de M. AmaillandSilence. Et, là, de nous interroger sur les réelles motivations de notre maire.

Un évènement qui au départ devait coûter 80 000 euros et qui, progressivement, au fil des mois, va s’élever à 180 000 euros, sans parler du coût supplémentaire des animations que doit générer ce simple passage de flamme, aussi symbolique soit-il, voilà qui donne à réfléchir. Qui va payer l’addition, au final ? Certainement pas le département qui a refusé de financer l’accueil de la flamme en Loire-Atlantique, ne voulant pas consacrer autant d’argent public sans en connaître son utilisation exacte au final. Une somme qui, certes, reste une goutte d’eau pour le budget départemental mais une décision assumée au vu du flou d’un projet encore bien obscur pour beaucoup d’entre nous. Cette décision a été contestée par l’opposition départementale à l’époque et ce sont cinq maires appartenant à cette même opposition qui, aujourd’hui, décident de se porter candidats pour leur ville.

Pour information, les collectivités ne sont pas autorisés à s’associer au secteur privé pour amortir les coûts car« le COJO a la volonté d’associer plusieurs de ses partenaires à l’événement à trois rangs distincts. Coca-Cola et Toyota, sponsors du CIO et partenaires du relais de la flamme des Jeux de Tokyo, seront prioritaires pour les Jeux parisiens » (L’équipe,décembre 2021). Cela donne une idée du mode de dialogue mis en place avec les collectivités par le COJO et peut expliquer en partie certaines réticences.

Reste donc les administré.e.s des communes concernées à qui l’avis n’a, bien évidemment, pas été demandé. Le moment est d’autant plus mal venu en cette période difficile pour les budgets des communes. Pour finir, à Vertou, les conseillers municipaux n’ont pas plus été informés de cette décision du maire.

Quel retour attendre d’un tel évènement ?

*L’impact économique : Le risque, comme exprimé plus haut, qu’il se réduise à peu de choses, étant donné que nous ne connaissons ni le jour, ni l’heure de passage. « Si c’est un jour de semaine où les 400 000 licenciés amateurs sont à l’école ou au travail, ce n’est pas la même chose que si c’est un samedi » (Louise Pahun, vice-présidente du conseil départemental, citée dans Ouest-France).

*Le rayonnement des territoires : Pour les commerces, on peut craindre que l’évènement n’attire que les habitants eux-mêmes, tout au moins en partie, à la période supposée, pour un évènement aussi éphémère, dans une période où la fréquentation touristique débute timidement.

Quant à l’image de Vertou, on peut comprendre que la ville ambitionne de mieux se faire connaître, au travers de ses propres réalisations. Mais pas sûr que le passage d’une flamme, aussi olympique soit-elle, nous éclaire davantage sur « l’esprit vertavien » si cher à notre maire.

*Le développement du sport : la ville de Vertou est officiellement labellisée « Terre de jeux 2024 » et s’est engagée à favoriser la pratique du sport au quotidien. Elle prévoit ainsi de proposer des activités sportives intergénérationnelles, d’organiser des rencontres avec des athlètes de haut niveau, ou bien une retransmission publique des Jeux Olympiques et Paralympiques. A presqu’un an de l’évènement olympique, force est de constater que les initiatives restent pour l’instant peu visibles. Si la commune doit investir pour promouvoir le sport auprès des Vertavien.nes, ce qui est son engagement, c’est bien dans ce cadre-là, en soutenant davantage les associations sportives, le sport à l’école, en augmentant le nombre d’infrastructures sportives aujourd’hui saturées, en continuant d’accueillir des évènements sportifs, dans toutes les disciplines.

Pour conclure, à 180 000 euros, « le jeu en vaut-il la chandelle » pour Vertou ? La réponse des élus VerTou’S est clairement NON.

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